Après avoir soulevé quelques interrogations ; fait un rapide constat de la situation et souligné les attentes de chacun ; je pense qu’il est temps d’apporter des propositions concrètes.
Qu’il y ait 50 ou 300 inscriptions à un concours, il est temps pour nous d’imaginer un système unique équitable pouvant être compris de tous.
Avant d’évoquer le système de notation, il convient à mon sens d’aborder dans un premier temps notre façon de classifier les phénotypes de discus de formes d’élevage.
La classification des discus permet de répartir les robes de discus en catégories regroupant des phénotypes identiques.
Intérêts d’une meilleure classification des discus
Une classification des discus doit devenir un guide facilitant la compréhension et l’accès aux concours de discus.
Ceci nous permettrait d’éviter les erreurs passées et minimiser les controverses grâce à des règles connues de tous.
Cette classification doit rester évolutive car les éleveurs ne cessent de sélectionner de nouveaux phénotypes de couleurs. L’intégration d’un nouvel élément au sein de la classification, pourrait se faire au sein d’un comité face auquel un éleveur aurait démontré son travail de sélection.
Lors de ma conférence à Arvert 2016, les éleveurs italiens de SG Discus avaient par exemple pu démontrer l’évolution de leurs sélections sur des discus turquoise « tiger » (stries verticales) ainsi que leur nouveau phénotype de pigeon blood « jaguar ».
Notez l’évolution du patron « Jaguar » chez le phénotype « pigeon blood » (Sg Discus)
Cette classification devra donner à chaque éleveur et chaque phénotype une chance de gagner. A ce jour, un éleveur de discus « cobalt » ne peut guère espérer gagner un trophée avec ses poissons… (Ce phénotype étant souvent mis en compétition face à des discus blue diamond dans une catégorie « bleu uni »)
Cette classification pourrait servir d’objectif pour les éleveurs, ouvrant ainsi la possibilité d’apporter des bases fiables afin de créer un standard pour les discus d’élevage.
Enfin, un système comme celui que je m’apprête à vous présenter pourrait aider les organisateurs de concours à répartir les inscriptions dans des catégories reconnues de tous.
Quelle est (A l’heure actuelle) la meilleure catégorie pour un éleveur de discus cobalt ?
Présentation du système de classification
Le système de classification doit définir les types de phénotype pouvant appartenir à une même catégorie.
Ainsi, comme me le soulignait Cüneyt Birol (Juge international) lors d’une communication personnelle ; il est important de souligner l’utilisation du terme « phénotype ». (Ensemble des caractères observables chez un individu)
En effet, la désignation de variété ne peut pas se faire à l’heure actuelle car elle engendrerait des problèmes d’interprétation.
Aussi, en concours, nous jugeons principalement des phénotypes et il convient (tout au moins dans un premier temps) de rester sur cette appellation.
Bien entendu, comme vous le verrez plus loin, j’utilise des termes ou mots qui se sont imposés dans l’histoire et qui désigne un phénotype connu. Je ne voyais pas l’intérêt de rajouter de la confusion dans un sujet qui demande de la clarté.
Ainsi, un phénotype « leopard » issu d’une appellation bien encrée chez les éleveurs ne sera pas de nouveau renommée…
L’homme a toujours nommé de nouveaux phénotypes par des appellations issues de la couleur observée sur l’animal. N’en déplaise aux puristes… l’une des premières appellations fût le mot « turquoise ». Nul besoin ici aussi de vouloir changer quelque chose reconnu de tous.
Les appellations commerciales seront ici exclues.
Classification des formes d’élevage
La classification présentée est uniquement dédiée aux discus de forme d’élevage issu de sélection.
Vous retrouverez les principales mutations qui sont à l’origine de la plupart de nos phénotypes actuels à savoir :
Le blue diamond ; le ghost, le snakeskin ; le golden; le pigeon blood ; l’Albinos ; le snow white
L’organisation de la classification des phénotypes aura la forme d’une arborescence organisée en 6 principaux niveaux.
Cette proposition de classification se veut évolutive et doit pouvoir accueillir de nouveaux phénotypes jugés stables.
Quelles est la place des discus calico?
Plusieurs auteurs ont classifié les types de discus. J’ai pu étudier certains systèmes qui ont démontrés à mon avis leurs limites sur plusieurs aspects. Néanmoins certaines approches pourraient être conservées.
Les problèmes que j’ai pu relever se situent sur la prise en compte génétique des poissons présentés en concours alors qu’à mon sens, nous devons juger des phénotypes.
D’autres propositions excluent quant à elles trop souvent certains phénotypes ou les regroupent de façon trop simple.
De plus, l’évolution du travail de sélection fait par les éleveurs au fil des années n’est pas vraiment prise en compte.
Il est pour moi essentiel d’être à l’écoute des éleveurs qui sélectionnent leurs lignées avec des objectifs clairs. A ce jour leur travail n’est pas toujours pris en compte dans les classifications qui leurs sont proposées en concours…
Deux catégories essentielles…
Avant de commencer, je pense qu’il est important de proposer dans les concours deux catégories « open ».
J’ai pu observer de nombreuses controverses dues à la présence d’une unique catégorie « open ».
Je pense qu’il est essentiel (si le nombre de discus inscrit le permet) de proposer au moins deux catégories « open » : les catégories « open à patron » (pattern de niveau 2 rose) et « open solid» (solid de niveau 2 rose).
Ce système est souvent proposé à Singapour et présente la particularité d’être beaucoup plus juste. Il limite aussi les comparaisons entre deux types de poissons totalement opposés et les jugements deviennent moins subjectifs.
Je pense qu’il est préférable de ne pas faire concourir ensemble 2 phénotypes trop différents
(Patron vs uni)
Les discus de niveau 1 à 3
Pour débuter mon arborescence, je pense que nous pouvons (A ce jour) diviser les discus en 2 grands groupes : Les discus à patron et les discus uni.
Comme je l’expliquais plus haut, ces deux grands types de phénotypes ne devraient pas être jugés dans la même catégorie. Je pense qu’il est donc nécessaire d’avoir 2 catégories « open » (A patron et uni).
Dans le niveau 2 de cette classification, les poissons à patron peuvent être séparés en 4 branches :
Les discus à patron fins, à patron large, les « calico » (Voir plus haut), les « heckel cross »
Les discus « calico » ou « à taches » sont rarement rencontrés en concours. Mais il convient de prendre en compte ce phénotype. Les discus « Heckel cross » à patron sont peu rencontrés mais ce phénotype doit intégrer la classification. (strie + barre centrale verticale)
A gauche, un discus catégorie « patron fin » A droite un discus de catégorie « patron large »
Discus categorie « Hekel cross » à patron
Les poissons « Solid » du niveau 2 peuvent être quant à eux divisés en 3 branches :
Les poissons 100% uni, les discus uni à 90% et les « heckel cross » uni (patron uni + barre centrale verticale)
A gauche un discus catégorie 100% uni A droite un discus uni à 90%
Discus catégorie « Heckel cross uni »
Ainsi divisées, certaines variétés telles que les « pigeon butterfly » ou les « cobalt » trouveraient une place claire et l’accès à un standard propre à leur phénotype : couleur unie avec un masque contrasté et vermiculé autours de la face.
Afin de simplifier l’arborescence, les homologues albinos des phénotypes présentés ne seront pas répétés. Mais chaque phénotype présenté ici peut avoir son « jumeau albinos ».
La suite… Part 3 La branche des discus à patron