Le France discus show 2016 s’est déroulé comme à son habitude dans la petite ville d’Arvert dans la Charente Maritime.
C’est avec pas mal de retard que je vous présente ce concours puisqu’il a eu lieu au mois d’avril 2016… Mais ne dit on pas « Mieux vaut tard que jamais ??? »
Pour cette édition 2016, j’ai eu le plaisir de répondre positivement à l’invitation faite par l’association SODA afin de rejoindre les membres du jury.
Cela me permet d’aborder le sujet avec le privilège d’avoir vu une partie des coulisses. Je me donne comme objectif de vous proposer mon point de vue de juge.
De plus je tâcherai d’apporter une approche originale en donnant la parole à Xavier Jeanmaire ; Président de l’association SODA organisatrice.
Un France discus show 2016 très attendu
L’attente était grande. Cette manifestation a suscité un intérêt qui aura largement dépassé les frontières de l’hexagone.
Que se soit sur les forums de discussion ou sur les réseaux sociaux, nombreux été ceux qui attendait ce « week-end DISCUS ».
Fort du succès grandissant de ce concours, les étrangers ont été plus nombreux à se renseigner au sujet du France Discus show 2016.
La page Facebook du concours a vu le jour, le site web SODA a été remanié. Tous les membres de l’association tournés vers un seul objectif… La partie pouvait commencer !
Les nouveautés du concours…
Cette année aura encore eu son lot de nouveautés. Le France discus show 2016 aura surpris sur divers aspects.
Côté concours, les catégories ont subi quelques modifications ; Ainsi, la catégorie open a été divisée en deux : Une catégorie « open uni » et une catégorie « open pattern ».
Afin de favoriser la diversité des participants, ceux-ci ont été limités à deux poissons inscrits maximum par catégorie. Ainsi, on ne pouvait pas voir plus de deux fois le même nom de propriétaires par catégorie. Qui plus est, les participants inscrits devaient être présent sur la manifestation.
Cette nouvelle règle a été bien acceptée et aura permis de réunir 23 participants indépendants avec une grande majorité d’amateurs (Près de 70% des inscrits).
Côté nationalités, la manifestation aura attiré des français, des italiens, des espagnols, des maltais, un indonésiens, et un anglais représentant aussi parfois leurs partenaires brésiliens, Malaisiens, Qatari ou Singapourien.
Un concours qui continue donc années après années à s’ouvrir vers l’étranger tout en gardant un tissu non négligeable d’amateurs.
Avec de tels chiffres, le France Discus Show 2016 se sera hissé au niveau des meilleures participations européennes.
Cette édition aura aussi désigné le meilleur éleveur amateur (toute nations confondues) de chaque catégorie marquant la volonté des organisateurs de féliciter leur engagement et leur travail.
Les nouveautés autours de la manifestation
En arrivant dans la salle… Surprise ! L’implantation générale avait totalement changée. L’accès au concours est devenu gratuit. La présence de plusieurs stands a rappelé l’aspect « salon professionnel».
Les sponsors locaux et internationaux avaient répondus présents. Les stands Dennerle et Eheim représenté par la jardinerie Art Vert ont été quant à eux pris d’assaut.
Stand Eheim
Chez Dennerle…
Cela devrait les inciter ces professionnels à rééditer l’expérience pour la prochaine édition !
Avec la présence de nombreux amateurs venus vendre leurs petites reproductions, les importateurs de discus et les stands de matériel ; l’ensemble fût plutôt réussi.
Difficile de ne pas trouver son bonheur !
Pour compléter toutes ces animations du week-end, les visiteurs ont pu participer au repas de gala. Toujours très sympathique, il aura permis de passer de joyeux moments entre passionnés.
Le repas de gala est toujours un succès!
Nos amis italiens appréciant la vie « A la française »
En salle ou en coulisse… de la bonne humeur!
Trois conférences étaient aussi programmées. Ainsi, Christophe Gourdon et Alain Merlin ont partagé leurs voyages au cœur de l’Amazonie. Quant à moi, j’ai eu le plaisir de présenter des propositions concrètes afin de faire évoluer nos concours.
L’avis de Xavier Jeanmaire (Président du jury 2016)
Comme je vous le présentais en introduction, Xavier Jeanmaire (Président de l’association SODA et président du jury France Discus Show) aura répondu à quelques unes de mes questions. Focus sans transition sur son avis et ses impressions…
Xavier Jeanmaire président du jury
Yann Hoiret : Xavier, Avec du recul, quel est ton analyse de cette édition 2016 ?
Xavier Jeanmaire : Le cru 2016 été satisfaisant avec 6 nationalités présentes, 122 poissons en concours et 23 personnes engagés dont la moitié en participants amateurs. La mutation vers un salon aquariophile et la présence de marques fut très apprécié. Les passionnés auront répondus présent car nous avons enregistré environ 1500 visiteurs sur le week-end.
YH : J’ai su que vous aviez « débriefé » ce week-end avec les membres de votre association SODA, quels ont été les ressentis ?
XJ : Les membres de SODA sont très déçus des retours. Tout le monde a parlé de la maladie apportée par l’un des participants (Nb : Survenues chez plusieurs participants après la manifestation) et non du travail considérable que nos membres ont fournis. Nous avions fait de gros efforts pour limiter ce genre de risques : Nous avions des bacs de quarantaine, prévu le nécessaire pour le traitement des poissons qui pouvaient tomber malades. Prévu des séparations pour l’arrivée des poissons etc. Ils sont un peux démotivés.
Une très belle affluence…
YH : Après le concours, certains ont quelque peu remis en question la qualité, l’impartialité ou la proximité de ton jury. Certains étrangers hésiteraient aussi à s’inscrire pour des concours ayant des jurys 100% nationaux, peux tu exprimer tes sentiments sur ces sujets?
XJ : Cela fait 4 éditions que les juges sont français. Il y en avait un de chaque club national. Nous somme un concours national ou les étrangers sont les bienvenus. Nous avons eu 122 poissons en concours en limitant les engagements soit le plus gros concours en Europe pour l’année 2016. Avec 6 pays représentés, je pense que ce résultat est intéressant même si nos juges sont français.
Nous organisons le concours avec un petit budget. Les juges sont ici bénévoles et venir juger chez nous leur coûtent de l’argent. Alors il est vrai que je les considère comme des amis, des personnes en qui je suis redevable.
Depuis 4 ans les résultats n’ont pas souffert de contestations, mise à part cette année pour l’élection du poisson élu « Best in Show ». Mais pour moi durant cette édition, aucun poisson ne sortait réellement du lot.
Je ne suis pas fermé a l’entrée de juges étrangers pour notre concours mais je trouve aussi que les juges français ne sont pas souvent invités dans les concours à l’étranger.
Forte participation des éleveurs pour cette édition 2016
YH : Je sais que tu échanges beaucoup afin de faire progresser cette manifestation. En ce qui concerne l’installation de la catégorie sauvages/bruns d’élevage; vous avez proposé pour la première fois à ma connaissance des aquariums avec du sable mais aussi de l’eau ambrée.
Es tu satisfait du résultat de cette première?
XJ : Oui pour moi cette présentation fut une réussite. Les poissons étaient en parfaite santé, trés colorés avec aucun signe de stress. Je pense pourtant que nous ne proposerons plus de catégorie sauvage pour la prochaine édition. Ils ne sont pas assez nombreux et finalement je me demande souvent : Qui somme nous pour juger ce que fait la nature?
YH : Qu’aimerais tu que les gens retiennent de cette édition 2016.
XJ : j’espère que les personnes qui sont venues ont passé de beaux moments de partage, d’échanges, de rencontres et de convivialité.
En ce qui concerne les gens qui émettent des critiques finalement peu constructives sur internet ; je pense qu’ils devraient passer leurs chemin… Ces manifestations sont faites pour les réels passionnés de discus avec les risques mais aussi toutes les joies que cela procure.
Aussi, je suis aussi ravi que le travail des petits éleveurs amateurs fût cette année récompensé.
Rencontre avec de nombreux passionnés!
YH : Xavier, nous retrouverons normalement le France Discus Show en 2018. Peux-tu nous dévoiler quelques projets de réflexions, ou quelques informations qui nous donneraient envi de se joindre à cette manifestation?
XJ : Oui bien sûr. Nous souhaiterions reconduire le même genre de manifestation qu’à Arvert mais dans une plus grande salle. Ceci avec un salon plus important pour donner plus de place aux stands et aux professionnels.
Nous pensons prendre des mesures fortes envers les participants ne respectant pas nos attentes et apporter une grande vigilance sur les maladies.
Limiter le nombre d’aquariums à 100 afin de privilégier la qualité sur la quantité. Internationaliser le jury si nous en avons les moyens, avec des juges qui auraient la même philosophie que la notre. Que nous soyons en accord avec ce qui doit être considéré comme un beau discus.
Et bien sur garder toujours une place aux amateurs.
Un avis mitigé…
Accéder la première fois aux discus présentés pour le concours est toujours un moment très excitant pour moi.
J’ai différentes sensations. Tout d’abord l’excitation de la découverte où je passe en revue l’ensemble des poissons catégorie par catégorie afin de découvrir ce que les éleveurs nous proposent.
Les participants ont-ils pris des risques en amenant des phénotypes peu communs? Quel est le niveau général? C’est en quelque sorte une prise de température afin de se préparer à la difficulté qui nous attend.
Puis, très vite, un sentiment de responsabilité m’envahi. Je pense alors à ces éleveurs qui ont dépensé une énorme énergie pour élever, préparer et présenter les animaux que nous avons devant nos yeux.
L’instant est important, il faut donner le meilleur de soit, ne pas faire d’erreurs, se concentrer afin d’être prêt à détailler plus de 100 poissons.
Un white leopard de la catégorie « open pattern » (Patrick Sammut Malte)
Il est des concours ou certains animaux se détachent aisément de leurs adversaires. Cette année, je dois dire que ce fût plus compliqué. Les meilleurs individus sont ceux qui allient les qualités morphologiques aux qualités de couleurs et de patrons.
Cette année, je dois dire que j’ai eu le sentiment que les concourants se sont un peu plus concentrés sur les qualités de couleurs et de patrons, quitte à parfois délaisser l’aspect morphologique.
Or, le système de notation du France Discus Show récompense plutôt l’aspect morphologique.
Ainsi, nous avons pu voir de très beaux discus avec des trous dans la tête, des défauts majeurs de colonne vertébrale sur des poissons plutôt bien colorés etc. A ceci s’est ajoutée la difficulté de juger certains animaux timides. Malgré de belles qualités je pense que plusieurs poissons auraient mérité mieux s’ils avaient eu de meilleures dispositions. Serait-ce dû à un souci de préparation ?
Comme nous le verrons un peu plus loin, ces discus timides auraient sans doute mérité d’autres notes.
Il nous faudra aussi statuer sur ce fameux « double menton » qui ne met pas tous les juges d’accord.
Aussi, nous avons vu des variétés moins communes telles que des whites red, golden blue diamond, ou encore white spotted snakeskin. Certaines subtilités étaient donc à prendre en compte…
Juger ce genre de phénotypes demande de faire clairement appel à ses connaissances !
Les discus sauvage/brun d’élevage
L’existence de cette catégorie ouvre les débats. En effet, les participants amenant des discus sauvages estiment à raison que leurs poissons ont moins de chance de gagner. Face à des discus bruns nés en captivité et au « look sauvage » les poissons issus du milieu naturel demandent il est vrai un peu plus de temps pour s’acclimater et arborer leur attributs.
Toutefois, la France bénéficie d’une belle communauté d’éleveurs de discus bruns. Un phénotype qui il est vrai, ne trouve pas vraiment sa place dans la plupart des concours internationaux.
D’autre part, les inscriptions de discus sauvages sont peu nombreuses et leur seul nombre ne suffirait pas à créer une catégorie à part entière…
Que faire ?
Je pense qu’à terme, l’idéal serait de créer une catégorie de discus sauvage (Avec jusque 4 catégories) et placer les discus bruns d’élevage dans la catégorie « Open Solid ». Ainsi, cela pourrait encourager les détenteurs de discus sauvages à inscrire leurs poissons.
D’un point de vue « philosophique », il faut admettre que les catégories sauvages peuvent porter à réflexions…
Finalement, ces catégories ne sont elles pas destinées principalement aux professionnels? Cette catégorie ne serait elle pas élitiste pour les amateurs ? (Les beaux sujets sauvages étant achetés à prix fort) Sur quels critères juger ces animaux issus du milieu naturel ?
Pour conserver un esprit positif, il faut souligner que l’environnement proposé à ces poissons était de très bonne qualité.
Du sable clair, de l’eau ambrée grâce à des feuilles de cattapa… C’était la première fois à ma connaissance que de telles conditions étaient proposées aux discus sauvage.
Les poissons ont paru très à l’aise dans ces conditions et je pense que cela mériterait d’être reconduit !
Discus premier de Franck Ramezi France
L’éleveur amateur français Franck Ramezi aura remporté 2 trophées dans cette catégorie. Avec une 1ère et 3ème place, il n’aura pu cacher son émotion à la remise des prix.
Daniel Indarta venu quant à lui d’Indonésie remportera la seconde place (A gauche). A droite de troisième de Franck Ramezi.
Vous remarquerez donc que le podium sera occupé par trois poissons nés en captivité.
Daniel Indarta, Franck Ramezi et le juge Alain Joris.
La catégorie Open Pattern
Le podium de cette catégorie fût totalement remporté par des étrangers. Nos amis Maltais, Espagnol et italien n’auront en effet pas fait le déplacement pour rien !
Franck Ramezi remporte quant à lui le prix du meilleur amateur de la catégorie avec une 4ème place au général à 0.02 point sur 100 de la troisième place des italiens Andréa Sassi et Antonello Greco.
L’ensemble des poissons de cette catégorie aura eu des notes moyennes sur les critères morphologiques. Mais les notes d’impression générale ou de couleur auront fait remonter l’ensemble.
Discus premier de Patrick Sammut Malte
A gauche le discus de Marcelo Quezada (Espagne), à droite SG Discus (Italie)
La catégorie Open Solid
La première place de cette catégorie a été remportée par l’éleveur amateur Jean Marc Sentenac. Il devance les italiens Antonello Greco et Andréa Sassi ainsi que Daniel Indarta d’Indonésie.
Je pense que les éleveurs italiens peuvent être déçus de cette seconde place. Leur discus pigeon white butterfly était de très bonne facture. Mais l’ensemble des juges a eu des difficultés à évaluer ce discus. Très timide, il fût notamment difficile de voir que le « double menton » de ce poisson était moins prononcé que le discus arrivé premier.
La note de forme du corps (Qui inclus dans ce concours l’évaluation du « double menton ») est importante dans le système proposé ici aux juges. La timidité de ce discus pigeon white butterfly nous aura induits en erreur en nous empêchant de bien l’observer…
A contrario, le poisson présenté par Jean Marc Sentenac avait un comportement remarquable, nageant sans cesse devant la vitre de son aquarium. Sa note la moins bonne de ce poisson sera justement obtenue sur le critère de forme. Mais les autres points de jugement lui rapporteront assez de points pour l’emporter.
Jean Marc Sentenac recevant son prix du Juge Christophe Gourdon.
Le point fort du poisson troisième de Daniel Indarta fût sa couleur doré remarquable. Sa forme sera son point faible. Finalement, ce discus albinos se sera hissé sur la troisième marche du podium dans une catégorie de qualité plutôt moyenne.
Jean Marc Sentenac France
A gauche le second de SG Discus, à droite le troisième de Daniel Indarta (Injazz Discus)
La catégorie bleu unie
La plus petite catégorie du concours a été remportée par Patrick Sammut (Malte) représentant IP Discus, Marcelo Quezada (Espagne) et Francis Hu (Angleterre).
Le premier fût un discus cobalt de couleur unie d’un gabarit impressionnant. Des trois poissons du podium, celui-ci aura obtenue la moins bonne note sur le critère de forme. (6.29 contre 6.43 et 6.71 pour ses poursuivants). Mais l’impression générale et sa couleur « électrique » auront comblé ceci.
Marcelo Quezada et le juge Alain Merlin
Le poisson de Marcelo Quezada (Deuxième) était bien équilibré et dans l’ensemble plutôt harmonieux. Un bien joli discus blue diamond. Son point faible sera le manque d’uniformité de sa couleur bleue.
Francis Hu (troisième) nous proposa quant à lui un intéressant discus golden blue diamond. Cette variété est peu rencontrée et son bleu pastel assez intéressant.
Les concours de discus sont des événements nous permettant d’observer des variétés peu répandus. Et lorsqu’elles sont de bonne qualité, ceci est toujours un plaisir pour les yeux…
Francis Hu et le juge français Marc Vermessen
La catégorie pigeon blood
Ce phénotype est toujours aussi populaire. En effet, les gagnants seront trouvés au milieu de 18 poissons inscrits.
Toutefois, les trois plus beaux poissons se sont assez facilement détachés des autres. Patrick Sammut et Marco Vella tous deux de cette belle île de Malte ont remportés les premières places. En troisième position, nous retrouvons les habitués Andréa Sassi et Antonello Greco d’Italie spécialistes des phénotypes de pigeon blood.
Jérémy Dhieux (France) aura reçu quant à lui le trophée du meilleur amateur.
Premier, Patrick Sammut (Malte)
Le poisson arrivé premier fût légèrement mieux noté sur la forme. De même pour sa couleur avec un intéressant contraste entre la couleur de fond et de surface du poisson.
Sur les autres critères, les notes ont été assez uniformes.
A gauche le deuxième de Marco Vella, à droite celui des italiens Andréa Sassi et Antonello Greco.
De gauche à droite: Antonello Greco, Marco Vella, Patrick Sammut, Jérémy Dhieux et le juge Philippe Diep
La catégorie rouge
En tant qu’éleveur amateur de formes rouges je fus surpris de la qualité générale de cette catégorie. Avec les cinq premiers discus à plus de 70 points sur 100… Que demander de mieux ?
J’avoue avoir eu un beau coup de cœur pour l’un des poissons du podium. En effet, le poisson de l’éleveur amateur italien Francesco Penazzi qui a présenté un discus white red était de très haut niveau.
Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu un si beau white red…
Discus arrivé deuxième de l’italien Francesco Penazzi
Pour moi, le plus beau discus rouge de la catégorie. Il n’y avait pas grand-chose à lui reprocher, si ce n’est un double menton à la limite. Sur l’ensemble des notes du jury, celui-ci lui fera d’ailleurs perdre la première place.
Notez la couleur des yeux de ce poissons qui est plutôt bonne au regard de sa variété (White red).
Ce poisson atteindra la seconde place de sa catégorie devancé par le discus Red Golden Diamond de Marco Vella (Malte).
Discus gagnant de Marco Vella (Malte)
Malgré sa petite taille, ce poisson a montré une belle harmonie, et de bonnes notes sur l’ensemble des critères évalués. Personnellement j’avais moins apprécié le front de ce poisson qui formait ce que certains appellent « bec de perroquet ».
Vous noterez le travail de sélection effectué par l’éleveur Tony Tan (Ou est né ce poisson) au niveau de la répartition de la couleur rouge. Celle-ci se trouve présente sur une bonne partie de la surface du corps avec jusque les opercules colorées.
Troisième SG Discus
En troisième position, nous retrouvons Andréa Sassi et Antonello Greco avec un joli discus red melon. Ici aussi, peu de chose à reprocher à ce discus. Pas de faute majeure, un animal harmonieux avec une forme correcte, des yeux de belle qualité (forme, taille couleur) et une jolie couleur rouge.
On notera un léger manque d’uniformité/intensité du rouge sur la partie arrière du poisson, mais rien de très pénalisant.
La catégorie red spotted
Les jugements ont été peu évidents car nous avions dans la même catégorie des spotted à patron large et à patron fins.
Dans cette catégorie, les critères qui font la différence sont la forme et le patron de coloration des discus.
Ce France Discus Show 2016 n’aura pas fait exception…
Daniel Indarta et le juge Gilles Lochet
Le jury aura je pense désigné le plus beaux red spotted du concours. Ce poisson de Daniel Indarta (Indonésie) représentant le Qatari Injaaz Discus a été le plus complet.
Son patron fût d’ailleurs le plus réussi et le mieux noté par l’ensemble du jury.
Premier, Daniel Indarta (Injaaz Discus)
Vous noterez la différence de patron avec le poisson arrivé en seconde place. Les points ne sont pas aussi distincts. Il y aura peu d’écart sur la note finale par rapport au poisson de Daniel Indarta. Se sera la somme de plusieurs détails qui fera la différence.
Deuxième, Francis Hu (Angleterre)
En troisième position et donc meilleur amateur de la catégorie, Tran Quan avait proposé un discus au patron plus large.
La zone de la tête est particulièrement réussie. J’attire votre attention sur les points présents sur les opercules et la tête de cet animal.
Par contre, j’avais pour ma part pénalisé le patron du corps n’est pas du tout « à points ».
Troisième, Tran Quan (France)
Du même propriétaire j’avais trouvé ce discus à points larges plus en adéquation avec la catégorie. Même si je conviendrais que la forme peut être pénalisée à cause d’une nageoire dorsale qui démarre tardivement (Je pense qu’il manque un rayon) et que le front est bombé. J’ai trouvé le patron plus réguliers et à points, certes larges.
Comme vous l’appréciez l’éleveur amateur Tran Quan devrait pouvoir faire de futurs beaux croisements !
Les discus turquoise
Cette catégorie aura accueilli 27 poissons !
Des turquoises rouges, des turquoises bleus, des stries verticales, horizontales ou irrégulières… Il y avait ici plusieurs types de poissons.
La première place du podium se sera joué sur le critère de forme du poisson. Avec un grand coefficient la note finale aura basculé en faveur de l’éleveur amateur français David Delgoulet.
Il me corrigera si je dis une bêtise mais ce discus est né chez lui donnant un espoir à tous les petits éleveurs amateurs.
Morphologiquement ce discus présentait toutes les qualités que l’on attend. M. Delgoulet a proposé un poisson de bonne taille, avec une intéressante prestance.
Ce turquoise aura perdu toutefois des points sur la couleur de ses yeux (Même si la taille et la forme de ceux-ci était bonne). La note de patron/couleur fût partagée. La couleur bleu électrique était sans conteste la plus saisissante… Par contre le patron est LE principal point faible de ce poisson. (lignes incomplètes ou cassées)
Poisson turquoise « old school » de David Delgoulet (France)
Vous pourrez par exemple apprécier la différence avec le très beau patron du discus turquoise de Tran Quan arrivé en seconde position.
Ici le patron est de très belle qualité avec dans l’ensemble des stries horizontales régulières.
Sur la morphologie, ce poisson aura eu une moins bonne note de forme que le premier avec en plus une petite faute de taille des premiers rayons de la nageoire dorsale.
Poisson deuxième de Tran Quan (France)
Close-up des rayons dorsaux
Le troisième place a quant à elle été remportée par l’anglais Franci Hu représentant l’éleveur Na discus en Malaisie.
Malgré une faible note sur le critère de la forme, les points nombreux points obtenus sur le patron/couleur ainsi qu’un ensemble correct le fera monter sur la troisième marche du podium.
De justesse à 0.38 points sur 100 du poisson quatrième de l’espagnol Marcelo Quezada.
Troisième de Francis Hu (Angleterre)
Un Grand champion contesté ?
L’élection du discus Grand Champion ou le poisson considéré comme le plus beau du concours a été à l’origine de nombreux débats. Il est désigné parmi les discus premiers de chacune des catégories.
Les 7 juges ont désignés leur champion sur papier de façon non concerté. Puis, Xavier Jeanmaire le président du jury a annoncé les résultats des votes. La suite fût une série de débats argumentés.
Les discussions se sont déroulées au sujet de trois poissons. Et après un long moment, l’ensemble du jury a décidé de féliciter l’aspect morphologique du futur gagnant.
En effet, nous n’avions pas selon nous de discus réunissant les qualités morphologiques ET les qualités de patron/couleur.
C’est ainsi que nous avons désigné le champion de la catégorie turquoise qui présentait de très belles qualités morphologiques.
Le Grand Champion 2016 de David Delgoulet
Ceci est aussi en quelque sorte un message envoyé aux éleveurs pour les inciter à se concentrer sur la morphologie de leurs discus et ne pas mettre celui-ci en second plan face à la couleur.
De part son système de notation Le France Discus Show 2016 d’Arvert a toujours voulu récompenser la forme des discus. Alors finalement quoi de plus logique que de désigner le poisson le plus intéressant morphologiquement…
Et faute de poisson réunissant les deux aspects qui font qu’un individu devient remarquable ; le plus complet morphologiquement fût désigné.
Avec une telle décision, les contestations se sont très vite fait entendre… Je peux d’ailleurs tout à fait les comprendre car il ne s’agit pas de la « norme » habituellement rencontrée dans les concours internationaux.
Mais félicitons Monsieur David Delgoulet, un éleveur amateur et passionné de longue date pour l’obtention de ce trophée du Grand Champion !
Bravo à lui et encore félicitations aux participants.
Je vous donne quant à moi rendez à Paris pour le Paris Grigny Discus Show 2017 ou j’aurais peut être le plaisir de juger l’un de vos poissons (?!)
Merci à tous ceux qui ont contribué avec leurs photos: Philippe Diep, Alain Merlin, Patrick Sammut et Andréa Sassi
2 commentaires
Bonjour Yann,
Et bien voilà un reportage rondement mené, on voit la difficulté, que d’être dans la catégorie organisatrice. Il est difficile de satisfaire tout le monde. Le monde aquariophile n’échappe pas à la critique et au Cancan.
L’embarras réside entre le moment ou le poisson arrive et le moment où il va être jugé. Et quelques fois en 24 ou 48 h un poisson se remet de cette situation, quand d’autres subissent le dépaysement.
Cela se passe pour tous les concours du monde. Qu’il est difficile que d’être juge, je me suis déjà largement exprimé sur le sujet. Evidemment les moins contents, sont ceux qui trébuchent à la 4 ème place, pensant ou trouvant qu’il aurait pu finir 3eme .
Je sais que nous serons en point de mire à Paris-Grigny, bien que je ne juge pas.
Nous essaierons d’apporter des nouveautés. Pour le côté international, comme je me suis déjà expliqué, pour avoir la collaboration de l’un ou de l’autre en tant que juge ce n’est pas facile, et cela entraîne des frais, pas toujours compatibles avec le budget étriqué d’un club.
Terminons sur une note d’espoir, avec un taux de participation très fort. L’aquariophilie de loisir en France à quelques lacunes a comblé, par rapport à Duisburg, (Allemagne) ou Guangzhou (Chine).
Régis L.
Hello,
Et oui… il faut que les poissons soient prêts au bon moment!
C’est pour cela que la disponibilité des notes permet une meilleure compréhension de tous. Et que je pense que la note « impression générale » devrait évoluer sur l’évaluation concrète du comportement de l’animal et récompenser la préparation faite en amont par l’éleveur. Du concret…
Oui juger est compliqué… c’est vrai.
Pour les lacunes françaises…. Personnellement, je pense que plusieurs pays doivent nous envier quand même…
Je trouve les français plutôt dynamiques! (Même si rien n’est facile bien sûr!)